Instigations - Part 8
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Part 8

Brune, elle fut jadis vantee entre les brunes, Tant que son souvenir au Vaux-Hall est reste.

Et c'est toujours avec beaucoup de dignite Qu'elle rince le zinc et detaille les prunes.

A ces causes, son cabaret s'emplit le soir, De futurs avoues, trop heureux de surseoir Quelque temps a l'etude inepte des _Digestes_,

Des Valaques, des riverains du fleuve Amoor S'acoquinent avec des potards indigestes Qui s'y viennent former aux choses de l'amour.

RUS

Ce qui fait que l'ancien bandagiste renie Le comptoir dont le faste allechait les pa.s.sants, C'est son jardin d'Auteuil ou, veufs de tout encens, Les zinnias ont l'air d'etre en tole vernie.

C'est la qu'il vient, le soir, goter l'air aromal Et, dans sa rocking-chair, en veston de flanelle, Aspirer les senteurs qu'epanchent sur Grenelle Les fabriques de suif et de noir animal.

Bien que libre-penseur et franc-macon, il juge Le dieu propice qui lui donna ce refuge Ou se meurt un cyprin emmy la piece d'eau, Ou, dans la tour mauresque aux lanternes chinoises, --Tout en lui preparant du sirop de framboises-- Sa "demoiselle" chante un couplet de Nadaud.

From this beneficent treatment of the amiable burgess; from this perfectly poetic inclusion of modernity, this unrhetorical inclusion of the factories in the vicinity of Grenelle (inclusion quite different from the allegorical presentation of workmen's trousers in sculpture, and the grandiloquent theorizing about the socialistic up-lift or down-pull of smoke and machinery), Tailhade can move to personal satire, a personal satire impersonalized by its glaze and its finish.

RONDEL

Dans les cafes d'adolescents Moreas cause avec Fremine: L'un, d'un parfait cuistre a la mine, L'autre beugle des contre-sens.

Rien ne sort moins de chez Cla.s.sens Que le linge de ces bramines.

Dans les cafes d'adolescents, Moreas cause avec Fremine.

Desagregeant son alb.u.mine, La Tailhede offre quelque encens: Maurras leur invente Commine Et ca fait roter les pa.s.sants, Dans les cafes d'adolescents.

But perhaps the most characteristic phase of Tailhade is in his pictures of the bourgeoisie. Here is one depicted with all Tailhadian serenity.

Note also the opulence of his vocables.

DINER CHAMPETRE

Entre les sieges ou des garcons volontaires Enta.s.sent leurs chalants parmi les boulingrins, La famille Feyssard, avec des airs sereins, Discute longuement les tables solitaires.

La demoiselle a mis un chapeau rouge vif Dont s'honore le bon faiseur de sa commune, Et madame Feyssard, un peu homma.s.se et brune, Porte une robe loutre avec des reflets d'if.

Enfin ils sont a.s.sis! Or le pere commande Des ecrevisses, du potage au lait d'amande, Toutes choses dont il revait depuis longtemps.

Et, dans le ciel couleur de turquoises fanees, Il voit les songes bleus qu'en ses esprits flottant A fait naitre l'ampleur des truites saumonees.

All through this introduction I am giving the sort of French poem least likely to have been worn smooth for us; I mean the kind of poem least represented in English. Landor and Swinburne have, I think, forestalled Tailhade's h.e.l.lenic poems in our affections. There are also his ballades to be considered.

FRANCIS JAMMES

(born 1868)

The bulk of Jammes' unsparable poetry is perhaps larger than that of any man still living in France. The three first books of poems, and "Le Triomphe de la Vie" containing "Existences," the more than "Spoon River"

of France, must contain about six hundred pages worth reading.

"Existences" can not be rendered in snippets. It is not a series of poems, but the canva.s.s of a whole small town or half city, unique, inimitable and "to the life," full of verve. Only those who have read it and "L'Angelus de l'Aube," can appreciate the full tragedy of Jammes'

debacle. Paul Fort had what his friends boasted as "tone," and he has diluted himself with topicalities; in Jammes' case it is more charitable to suppose some organic malady, some definite softening of the brain, for he seems perfectly simple and naive in his debacle. It may be, in both cases, that the organisms have broken beneath the strain of modern existence. But the artist has no business to break.

Let us begin with Jammes' earlier work:

J'aime l'ane si doux marchant le long des houx.

Il prend garde aux abeilles et bouge ses oreilles; et il porte les pauvres et des sacs remplis d'orge.

Il va, pres des fosses d'un pet.i.t pas ca.s.se.

Mon amie le croit bete parce qu'il est poete.

Il reflechit toujours, Ses yeux sont en velours.

Jeune fille au doux cur tu n'as pas sa douceur.

The fault is the fault, or danger, which Dante has labeled "muliebria"; of its excess Jammes has since perished. But the poem to the donkey can, in certain moods, please one. In other moods the playful simplicity, at least in excess, is almost infuriating. He runs so close to sentimentalizing--when he does not fall into that puddle--that there are numerous excuses for those who refuse him altogether. "J'allai a Lourdes" has pathos. Compare it with Corbiere's "St. Anne" and the decadence is apparent; it is indeed a sort of half-way house between the barbaric Breton religion and the ultimate deliquescence of French Catholicism in Claudel, who (as I think it is James Stephens has said) "is merely lying on his back kicking his heels in it."

J' ALLAI A LOURDES

J'allai a Lourdes par le chemin de fer, le long du gave qui est bleu comme l'air.

Au soleil les montagnes semblaient d'etain.

Et l'on chantait: sauvez! sauvez! dans le train,

Il y avait un monde fou, exalte, plein de poussiere et du soleil d'ete.

Des malheureux avec le ventre en avant etendaient leurs bras, priaient en les tordant.

Et dans une chaire ou etait du drap bleu, un pretre disait: "un chapelet a Dieu!"

Et un groupe de femmes, parfois, pa.s.sait, qui chantait: sauvez! sauvez! sauvez! sauvez!

Et la procession chantait. Les drapeaux se penchaient avec leurs devises en or.

Le soleil etait blanc sur les escaliers dans l'air bleu, sur les cloches dechiquetees.

Mais sur un brancard, portee par ses parents, son pauvre pere tete nue et priant,

et ses freres qui disaient: "ainsi soit-il,"