Instigations - Part 5
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Part 5

On n'est pas serieux, quand on a dix-sept ans.

--Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafes tapageurs aux l.u.s.tres eclatants!

--On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin!

L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupiere; Le vent charge de bruits,--la ville n'est pas loin-- A des parfums de vigne et des parfums de biere....

The sixth line is worthy of To-em-mei. But Rimbaud has not exhausted his idyllic moods or capacities in one poem. Witness:

COMEDIE EN TROIS BAISERS

Elle etait fort deshabillee, Et de grands arbres indiscrets Aux vitres penchaient leur feuillee Malinement, tout pres, tout pres.

a.s.sise sur ma grande chaise.

Mi-nue elle joignait les mains.

Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses pet.i.ts pieds si fins, si fins.

--Je regardai, couleur de cire Un pet.i.t rayon buissonnier Papillonner, comme un sourire Sur son beau sein, mouche au rosier.

--Je baisai ses fines chevilles.

Elle eut un long rire tres mal Qui s'egrenait en claires trilles, Une risure de cristal....

Les pet.i.ts pieds sous la chemise Se sauverent: "Veux-tu finir!"

--La premiere audace permise, Le rire feignait de punir!

--Pauvrets palpitant sous ma levre, Je baisai doucement ses yeux: --Elle jeta sa tete mievre En arriere: "Oh! c'est encor mieux!...

"Monsieur, j'ai deux mots a te dire...."

--Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien....

--Elle etait fort deshabillee Et de grands arbres indiscrets, Aux vitres penchaient leur feuillee Malinement, tout pres, tout pres.

The subject matter is older than Ovid, and how many poems has it led to every silliness, every vulgarity! One has no instant of doubt here, nor, I think, in any line of any poem of Rimbaud's. How much I might have learned from the printed page that I have learned slowly from actualities. Or perhaps we never do learn from the page; but are only capable of recognizing the page after we have learned from actuality.

I do not know whether or no Rimbaud "started" the furniture poetry with "Le Buffet"; it probably comes, most of it, from the beginning of Gautier's "Albertus." I cannot see that the "Bateau Ivre" rises above the general level of his work, though many people seem to know of this poem (and of the sonnet on the vowels) who do not know the rest of his work. Both of these poems are in Van Bever and Leautaud. I wonder in what other poet will we find such firmness of coloring and such cert.i.tude.

TABLE

Laforgue 1860-1887; published 1885 Corbiere 1840-1875; published 1873 and 1891 Rimbaud 1854-1891; published 1873 Remy de Gourmont 1858-1915 Merril 1868-1915 Tailhade 1854-1919 Verhaeren 1855-1916 Moreas 1856-1911 _Living_: Viele-Griffin 1864 Jammes 1868 De Regnier 1864 Spire 1868 _Younger Men_: Klingsor, Romains, Vildrac _Other Dates_: Verlaine 1844-1896 Mallarme 1842-1898 Samain 1858-1900 Elskamp, born 1862

REMY DE GOURMONT

(1858-1915)

As in prose, Remy de Gourmont found his own form, so also in poetry, influenced presumably by the medieval sequaires and particularly by G.o.ddeschalk's quoted in his (de Gourmont's) work on "Le Latin Mystique,"

he recreated the "litanies." It was one of the great gifts of "symbolisme," of the doctrine that one should "suggest" not "present"; it is, in his hand, an effective indirectness. The procession of all beautiful women moves before one in the "Litanies de la Rose"; and the rhythm is incomparable. It is not a poem to lie on the page, it must come to life in audition, or in the finer audition which one may have in imagining sound. One must "hear" it, in one way or another, and out of that intoxication comes beauty. One does no injustice to De Gourmont by giving this poem alone. The "Litany of the Trees" is of equal or almost equal beauty. The Sonnets in prose are different; they rise out of natural speech, out of conversation. Paul Fort perhaps began or rebegan the use of conversational speech in rhyming prose paragraphs, at times charmingly.

LITANIES DE LA ROSE

_A Henry de Groux._

Fleur hypocrite,

Fleur du silence.

Rose couleur de cuivre, plus frauduleuse que nos joies, rose couleur de cuivre, embaume-nous dans tes mensonges, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose au visage peint comme une fille d'amour, rose au cur prost.i.tue, rose au visage peint, fais semblant d'etre pitoyable, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose a la joue puerile, o vierges des futures trahisons, rose a la joue puerile, innocente et rouge, ouvre les rets de tes yeux clairs, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose aux yeux noirs, miroir de ton neant, rose aux yeux noirs, fais-nous croire au mystere, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose couleur d'or pur, o coffre-fort de l'ideal, rose couleur d'or pur, donne-nous la clef de ton ventre, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose couleur d'argent, encensoir de nos reves, rose couleur d'argent prends notre cur et fais-en de la fumee, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose au regard saphique, plus pale que les lys, rose au regard saphique, offre-nous le parfum de ton illusoire virginite, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose au front pourpre, colere des femmes dedaignees, rose au front pourpre dis-nous le secret de ton orgueil, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose au front d'ivoire jaune, amante de toi-meme, rose au front d'ivoire jaune, dis-nous le secret de tes nuits virginales, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose aux levres de sang, o mangeuse de chair, rose aux levres de sang, si tu veux notre sang, qu'en ferions-nous? bois-le, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose couleur de soufre, enfer des desirs vains, rose couleur de soufre, allume le bcher ou tu planes, ame et flamme, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose couleur de peche, fruit veloute de fard, rose sournoise, rose couleur de peche, empoisonne nos dents, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose couleur de chair, deesse de la bonne volonte, rose couleur de chair, fais-nous baiser la tristesse de ta peau fraiche et fade, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose vineuse, fleur des tonnelles et des caves, rose vineuse, les alcools fous gambadent dans ton haleine: souffle-nous l'horreur de l'amour, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose violette, o modestie des rillettes perverses, rose violette, tes yeux sont plus grands que le reste, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose rose, pucelle au cur desordonne, rose rose, robe de mousseline, entr'ouvre tes ailes fausses, ange, fleur hypocrite, fleur du silence.

Rose en papier de soie, simulacre adorable des graces increees, rose en papier de soie, n'es-tu pas la vraie rose, fleur du silence.

Rose couleur d'aurore, couleur du temps, couleur de rien, o sourire du Sphinx, rose couleur d'aurore, sourire ouvert sur le neant, nous t'aimerons, car tu mens, fleur hypocrite, fleur du silence.