GRANDVAL, le 25 d'aout 1770

_Bonjour, mon tres delicieux abbe,_

J'ai bien recu votre tres-precieuse lettre du 21 de juillet qui m'accuse la reception de celle que je vous avais ecrite le 3 de juin. Je vois que celle-ci a ete longtemps en route, attendu que M. Torcia a qui M. Diderot s'etait charge de la remettre, a encore traina.s.se quelque temps a Paris, suivant la louable coutume des voyageurs qui nous quittent toujours avec peine.

Je suis bien aise que vous ayez lu le livre de Mirabaud qui fait un bruit affreux dans ce pays. L'abbe Bergier l'a deja refute tres-longuement et sa reponse paraitra cet hiver. La Sorbonne est, dit-on, occupee a detruire ce maudit _Systeme_ qui lui parait au moins heretique. Voltaire lui-meme se prepare a le pulveriser; en attendant nos seigneurs du Parlement y viennent d'y repondre par des f.a.gots, ainsi qu'a quelque autres ouvrages de meme trempe. Ce qu'il y a de facheux c'est que l'ouvrage de V. qui a pour t.i.tre _Dieu et les hommes_ a ete enveloppe dans la meme cond.a.m.nation, ce qui doit deplaire souverainement a l'auteur. Je me rappelle a cette occasion ce que M. Hume dit d'un catholique que Henri VIII fit conduire au bucher avec quelques heretiques, et dont le seul chagrin etait d'etre brule en si mauvaise compagnie. Non.o.bstant toutes ces refutations, il parait tous les jours quelques nouveaux ouvrages impies, au point que je suis tres surpris que la recolte ait ete si bonne dans le royaume. En dernier lieu on vient de publier un ouvrage sous le t.i.tre de _Droit des souverains sur les biens du clerge_, qui, sans contenir des impietes n'en est pas moins deplaisant pour cela: Il va droit a la cuisine, et veut que pour liquider la dette nationale on vende tous les biens ecclesiastiques et que l'on met nos pontifes a la pension. Vous sentez qu'une proposition si mal sonnante n'a pu manquer de mettre le ciel en courroux; sa colere s'est decharge sur cinq ou six libraires et colporteurs qui ont ete mis en prison.

[ENDNOTES]

[1:1] Diderot, _Oeuvres_, ed. a.s.sezat et Tourneaux, Vol. XX, p. 28.

[2:2] Grimm, _Corr. Lit._, Vol. XV, p. 421.

[3:3] Diderot, _Oeuvres_, Vol. XX, p. 95.

[3:4] Among the most important are Damiron J. P., _Memoires pour servir a l'histoire de la philosophie au dix-huitieme siecle_ (Paris, 1858, 3 vols., 8vo); Lange, _Geschichte des Materialismus_ (Eng. tr., Boston, 1877); Morley, _Diderot and the Encyclopedists_ (N. Y., 1891, 2 vols., 12mo); Plekhanow, G., _Beitrage zur Geschichte des Materialismus_ (Stuttgart, 1896); Hanc.o.c.k, A. E., _The French Revolution and the English Poets_ (N. Y., 1899); Tallentyre, _The Friends of Voltaire_ (London, 1906); Fabre, _Les Peres de la Revolution_ (Paris, 1910), etc.

[5:5] Confessions, _Oeuvres_, Vol. XXIV, p. 338.

[5:6] Bib. Nat. mss. _Pieces originales,_ 1529, d'Holbach, 34, 861.

[6:7] Carlyle, Rev. Dr. A., _Autobiography_, ed. Burton, Boston, 1861, p. 137 sq. for Holbach's English friends mentioned in his letters to Wilkes.

[12:9] See Chap. II and Bibliography, Pt. I, for these and his other works.

[12:10] Grimm _Cor. Lit._, Vol. II, p. 283.

[12:11] _Gazette de France_, Aug. 10, 1754.

[12:12] Jal, _Dict. Critique_, p. 685.

[13:13] His career is somewhat doubtful. He travelled in Italy in 1779 and Abbe Galiani, an old friend of Holbach's, got a very agreeable impression of him. John Wilkes, in a letter to his daughter in 1781, seems to imply that he had not turned out very well, and hopes that the baron's second son will make good the deficiencies of the first. In 1806 he published a translation of Weiland's _Oberon_ or _Huon de Bordeaux_ which went thru another edition in 1825, but those are the only details that have come to light.

[13:14] Diderot, in writing to Mlle Volland Sep. 17, 1760 says: "On nourrit, a Chenvieres, les deux filles de Madame d'Holbach. L'ainee est belle comme un cherubin; c'est un visage rond, de grands yeux bleus, des levres fines, une bouche riante, la peau la plus blanche et la plus animee, des cheveux chatains qui ceignent un tres joli front. La cadette est un peloton d'embonpoint ou l'on ne distingue encore que du blanc et du vermillon."

[13:15] Gazette de France, June 1, 1781.

[14:16] Holbach's intendant was [a] Jew, Berlise. After his death several of his old servants Vincent, David, and Plocque, contested Holbach's will, in which they thought they were legatees. The case was in the courts for several years and was finally decided against them. Douarche, _Les tribunaux civil de Paris pendant la revolution_, Paris, 1905, Vol. I., pp. 141, 261, 325, 689.

[14:17] Avezac-Lavigne, _Diderot_, p. 5.

[15:18] _Critica_, Vol. I, p. 48, note.

[15:19] He met Voltaire in Paris in 1778, however, and Naigeon relates that Voltaire greeted him very cordially and said that he had long desired to make his acquaintance.

[15:20] Collignon, _Diderot_, p. 1.

[16:21] Avezac-Lavigne, _Diderot_, p. 75, note.

[16:22] Romilly, _Memoirs_, Vol. I, p. 179.

[16:23] Diderot, _Oeuvres_, Vol. I, p. lxvi, note.

[17:24] Journal de Paris, Dec. 2, 1789.

[17:25] See appendix, p. 73, p. 77.

[18:26] See appendix, p. 71.

[19:27] See appendix, p. 72.

[19:28] See p. 6 sq. and appendix pp. 75 sq.

[39:2] Barbier, _Dict._, Vol. I, p. 175 sq.

[40:3] Barbier, Vol. I, p. x.x.xiii, note.

[40:4] _Oeuvres_, Vol. XVIII, p. 265.

[44:5] _Oeuvres_, Vol. XIV, p. 352.

[47:7] Middleton's translation, preface.

[47:8] Cf. p. 94. [Bibliography Part I]

[54:1] Morley, _Diderot_, Vol. II, p. 155.

[55:2] Later _Bon-sens_ and _Theologie portative_ were doomed to the flames by the condemnations of Jan. 10, 1774, and February 16, 1776.

[55:3] _Systeme de la Nature_, ed. 1771, Vol. II, p. 496.

[56:4] Grimm, _Cor. Lit._, Vol. IX, p. 167.

[56:5] Voltaire, _Oeuvres_, ed. Beuchot, Vol. LXVI, p. 404. Subsequent references to Voltaire are from this edition.

[56:6] Vol. LXVII, p. 265.

[56:7] Grimm, _Cor. Lit._, Vol. IX, p. 90.

[57:8] Vol. LXVI, p. 432.

[57:9] Vol. LXVI, p. 563.

[57:10] Vol. LXVI, p. 386.