Why We Are At War - Part 31
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Part 31

Le Ministre des Affaires Etrangeres a l'Amba.s.sadeur a Londres.[196]

_(Telegramme)._ St.-Petersbourg, le 15/28 Juillet, 1914.

En presence des hostilites entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie il est necessaire que l'Angleterre entreprenne d'urgence une action mediatrice et que l'action militaire de l'Autriche contre la Serbie soit immediatement suspendue. Autrement la mediation ne servira que de pretexte pour tirer en longueur la solution de la question et donnera entre temps a l'Autriche la possibilite d'ecraser completement la Serbie et d'occuper une situation dominante dans les Balcans.

Communique a Paris, Berlin, Vienne et Rome.

(Signe) Sazonow.

[Footnote 196: An English (abbreviated) version of this telegram is given in the British White Book (_Correspondence_, No. 70 (2)).]

No. 49.

Le Ministre des Affaires Etrangeres au Charge d'Affaires en Allemagne.

_(Telegramme)._ St.-Petersbourg, le 16/29 Juillet, 1914.

(Printed in the British White Book (_Correspondence_, No. 93 (2)).)

No. 50.

Le Ministre des Affaires Etrangeres aux Amba.s.sadeurs en Angleterre et en France.

_(Telegramme)._ St.-Petersbourg, le 16/29 Juillet 1914.

(Printed in the British White Book (_Correspondence_, No. 93 (3)).)

No. 51.

Le Charge d'Affaires en Allemagne au Ministre des Affaires Etrangeres.

_(Telegramme)._ Berlin, le 16/29 Juillet 1914.

Sur ma question s'il avait une reponse de Vienne relativement a Votre proposition de pourparlers prives a St.-Petersbourg, le Secretaire d'Etat a repondu negativement.

Il declare qu'il lui est fort difficile d'agir sur Vienne, surtout ouvertement. Parlant a Cambon, il a meme ajoute qu'en cas d'une pression trop evidente l'Autriche se haterait de mettre l'Allemagne en presence d'un fait accompli.

Le Secretaire d'Etat dit qu'il a recu aujourd'hui un telegramme de Pourtales d'ou il constate que plus que les premiers jours Vous etes dispose a trouver un compromis acceptable pour tous. J'ai replique que probablement Vous avez ete des le commencement en faveur d'un compromis, bien entendu a la condition qu'il soit acceptable non seulement pour l'Autriche, mais egalement pour nous. Il m'a dit ensuite qu'il paraissait que nous avions commence a mobiliser sur la frontiere autrichienne et qu'il craignait que ceci rendrait plus difficile pour l'Autriche la possibilite de s'entendre avec nous, d'autant plus que l'Autriche ne mobilisait que contre la Serbie et ne faisait pas de preparatifs sur notre frontiere. J'ai repondu que, d'apres les renseignements dont je disposais, l'Autriche mobilisait egalement sur notre frontiere et que par consequent nous devions prendre des mesures a.n.a.logues. J'ai ajoute que les mesures que nous avons peut-etre prises de notre cote n'etaient nullement dirigees contre l'Allemagne.

(Signe) Bronewsky.

No. 52.

Le Charge d'affaires en Serbie au Ministre des Affaires Etrangeres.

_(Telegramme)._ Nich, le 16/29 Juillet 1914.

Aujourd'hui le Ministre de Bulgarie, an nom de son Gouvernement, a declare a Pachiteh que la Bulgarie observerait la neutralite.

(Signe) Strandtman.

No. 53.

L'Amba.s.sadeur en France au Ministre des Affaires Etrangeres.

_(Telegramme)._ Paris, le 16/29 Juillet 1914.

A l'occasion de l'arrivee du President de la Republique Francais le Ministre des Affaires Etrangeres avait prepare un court expose de la situation politique actuelle, a pen pres dans les termes suivants: L'Autriche, craignant la decomposition interieure, s'est emparee du pretexte de l'a.s.sa.s.sinat de l'Archiduc pour essayer d'obtenir des garanties qui pourront revetir la forme de l'occupation des communications militaires serbes ou meme du territoire serbe.

L'Allemagne soutient l'Autriche. Le maintien de la paix depend de la seule Russie, parce qu'il s'agit d'une affaire qui doit etre localisee entre l'Autriche et la Serbie, c'est a dire de la punition de la politique precedente de la Serbie et des garanties pour l'avenir. De ceci l'Allemagne conclue qu'il faut exercer une action moderatrice a Petersbourg. Ce sophisme a ete refute a Paris comme a Londres. A Paris, le Baron de Schoen a en vain tache d'entrainer la France a une action solidaire avec l'Allemagne sur la Russie en faveur du maintien de la paix. Les memes tentatives out ete faites a Londres. Dans les deux capitales il a ete repondu que l'action devrait etre exercee a Vienne, car les demandes excessives de l'Autriche, son refus de discuter les rares reserves de la Serbie, et la declaration de guerre menacent de provoquer la guerre generale. La France et l'Angleterre ne peuvent exercer une action moderatrice sur la Russie, laquelle jusqu'ici a fait preuve de la plus grande moderation, surtout en conseillant a la Serbie d'accepter ce qui etait possible de la note autrichienne. Aujourd'hui l'Allemagne parait renoncer a l'idee d'une action sur la Russie seule et incline vers une action mediatrice a Petersbourg et a Vienne, mais en meme temps l'Allemagne comme l'Autriche tachent de faire trainer l'affaire. L'Allemagne s'oppose a la Conference sans indiquer aucune autre maniere d'agir pratique. L'Autriche mene des pourparlers manifestement dilatoires a Petersbourg. En meme temps elle prend des mesures actives, et si ces mesures sont tolerees, ses pretentions augmenteront proportionnellement. Il est tres desirable que la Russie prete tout son appui an projet de mediation que presentera Sir E. Grey.

Dans le cas contraire l'Autriche, sous pretexte de garantie, pourra, en fait, changer le status territorial de l'Europe orientale.

(Signe) Iswolsky.

No. 54.

L'Amba.s.sadeur en Angleterre au Ministre des Affaires Etrangeres.

_(Telegramme)._ Londres, le 10/29 Juillet 1914.

Ai communique le contenu de Vos telegrammes du 15/28 Juillet a Grey. Il a declare aujourd'hui a l'Amba.s.sadeur d'Allemagne que les pourparlers directs entre la Russie et l'Autriche avaient echoue, et que les correspondants des journaux mandaient de St.-Petersbourg que la Russie mobilisait contre l'Autriche a la suite de la mobilisation de cette derniere. Grey dit qu'en principe le Gouvernement Allemand s'est declare en faveur de la mediation, mais qu'il rencontre des difficultes quant a la forme. Grey a insiste pour que le Gouvernement Allemand indiquat la forme laquelle a l'avis de l'Allemagne pourrait permettre aux 4 Puissances d'exercer leur mediation pour eviter la guerre; vu le consentement de la France, de l'Italie et de l'Angleterre la mediation pourrait avoir lieu seulement dans le cas ou l'Allemagne consentirait a se ranger du cote de la paix.

(Signe) Benckendorff.

No. 55.

L'Amba.s.sadeur en France au Ministre des Affaires Etrangeres.

_(Telegramme)._ Paris, le 16/29 Juillet 1914.

Viviani vient de me confirmer l'entiere resolution du Gouvernement Francais d'agir d'accord avec nous. Cette resolution est soutenue par les cercles les plus etendus et par les partis, y compris les radicaux-socialistes, qui viennent de lui presenter une declaration exprimant la confiance absolue et les dispositions patriotiques du groupe. Des son arrivee a Paris, Viviani a telegraphie d'urgence a Londres que vu la cessation des pourparlers directs entre Petersbourg et Vienne il etait necessaire que le Cabinet de Londres renouvelat le plus tot possible sous telle ou autre forme sa proposition concernant la mediation des Puissances. Avant moi Viviani a recu aujourd'hui l'Amba.s.sadeur d'Allemagne qui lui a renouvele l'a.s.surance des tendances pacifiques de l'Allemagne. Viviani ayant fait observer que si l'Allemagne desirait la paix elle devrait se hater d'adherer a la proposition de mediation anglaise, le Baron Schoen a repondu que les mots conference ou arbitrage effrayaient l'Autriche. Viviani a replique qu'il ne s'agissait pas de mots et qu'il serait facile de trouver une autre forme de mediation. D'apres l'avis du Baron de Schoen, pour le succes des negociations entre les Puissances il serait necessaire de savoir ce que l'Autriche compterait demander a la Serbie.

Viviani a repondu que le Cabinet de Berlin pourrait bien facilement s'en enquerir aupres de l'Autriche, mais qu'en attendant la note responsive serbe pourrait servir de base a la discussion; il a ajoute que la France desirait sincerement la paix, mais qu'elle etait en meme temps resolue d'agir en pleine harmonie avec ses allies et amis, et que lui, le Baron de Schoen, avait pu se convaincre que cette resolution rencontrait la plus vive approbation du pays.

(Signe) Iswolsky.

No. 56.

Telegramme de son Altesse Royale le Prince Alexandre de Serbie a sa Majeste l'Empereur.

Profondement touche par le telegramme que Votre Majeste a bien voulu M'adresser hier, Je M'empresse de La remercier de tout mon coeur. Je prie Votre Majeste d'etre persuadee que la cordiale sympathie, dont Votre Majeste est animee envers Mon pays, nous est particulierement precieuse et remplit notre ame de l'espoir que l'avenir de la Serbie est a.s.sure etant devenu l'objet de la Haute sollicitude de Votre Majeste.

Ces moments penibles ne peuvent que raffermir les liens de l'attachement profond qui unissent la Serbie a la sainte Russie slave, et les sentiments de reconnaissance eternelle pour l'aide et la protection de Votre Majeste seront conserves pieus.e.m.e.nt dans l'ame de tous les Serbes.