Mary Queen of Scots 1542-1587 - Part 23
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Part 23

Letter VIII.

My Lord, sen my letter written, zour brother in law yat was, come to me verray sad, and hes askit me my counsel, quhat he suld do efter to morne, becaus thair be mony folkis heir, and among utheris the Erle of Sudderland, quha wald rather die, considdering the gude thay have sa laitlie ressavit of me, than suffer me to be caryit away, thay conducting me; and that he feirit thair suld sum troubil happin of it: of the uther syde, that it suld be said that he wer unthankfull to have betrayit me. I tald him, that he suld have resolvit with zow upon all that, and that he suld avoyde, gif he culd, thay that were maist mistraist.i.t.

He has resolvit to wryte thairof to zow be my opinioun; for he has abaschit me to se him sa unresolvit at the neid. I a.s.sure myself he will play the part of an honest man. Bot I have thocht gude to advertise zow of the feir he hes yat he suld be charget and accusit of tressoun to ye end yat, without mistraisting him, ze may be the mair circ.u.mspect, and that ze may have ye mair power. For we had zisterday mair then iii. c.

hors of his and of Levingstoun's. For the honour of G.o.d, be accompanyit rather with mair then les; for that is the princ.i.p.al of my cair.

I go to wryte my dispatche, and pray G.o.d to send us ane happy enterview schortly. I wryte in haist, to the end ye may be advysit in tyme.

[There are no important variants in the only other version of this letter--the published French translation.]

The following are the French versions of the first sentence of each letter, printed in the Scots translation, published in London in 1572 (p. 163).

_Letter I._ Il semble qu' avecques vostre abscence soit joynt le oubly, [74]ceu qu'au partir vous me promistes de vos nouvelles. Et toutes foys je n'en puis apprendre, &c.

_Letter II._ Estant party du lieu ou je avois laisse mon c[oe]ur il se peult ays.e.m.e.nt juger quelle estoit ma contenance, veu ce qui peult un corps sans c[oe]ur, qui a este cause que jusques a la Disnee je n'ay pas tenu grand propos, aussi personne ne s'est voulu advancer jugeant bien qu'il n'y faisoit bon, &c.

_Letter III._ Monsieur, si l'ennury de vostre absence, celuy de vostre oubly, la crainte du danger, tant provue[75] d'un chacun a vostre tant aymee personne, &c.

_Letter IV._ J'ay veille plus tard la haut que je n'eusse fait, si ce n'eust este pour tirer ce que ce porteur vous dira, que je trouve la plus belle commodite pour excuser vostre affaire qui ce purroit presenter, &c.

_Letter V._ Mon c[oe]ur, helas! fault il que la follie d'une femme, dont vous cognoissez a.s.sez l'ingrat.i.tude vers moy, soit cause de vous donner desplaisir, &c.

_Letter VI._ Monsieur, helas! pourquoy est vostre fiance mise en personne si indigne, pour soupconner ce qui est entierement vostre.

J'enrage, vous m'aviez promis, &c.

_Letter VII._ Du lieu et l'heure[76] je m'en rapporte a vostre frere et a vous. Je le suivray, et ne fauldray en rien de ma part.

Il trouve beaucoup de difficultez, &c.

_Letter VIII._ Monsieur, de puis ma lettre escrite vostre beau frere qui fust, est venu a moy fort triste, et m'a demande mon conseil de ce qu'il feroit apres demain, &c.

The slight variations in the other French versions are noted above.

There are no Record Office or Hatfield versions of I., II., VII., and VIII., and there is no "Published French" version of III.

------------------------------------------------------------------------ [74] _P. F._ "veu."

[75] _Record Office F._ "promis."

[76] _P. F._ "homme."

The Love Sonnets.

_Henderson's Casket Letters._

The "divers fond ballads" referred to in the letter of Elizabeth's Commissioners of October 11th, 1568, consist of the following "sonnets" in French.

The sonnets are printed from the English edition of Buchanan's _Detection_ (1571). The lines in italics are translated from the Scots by Professor York Powell.

1. O Dieux ayez de moy compa.s.sion, Et m'enseignez quelle preuue certain{e} Ie puis donner qui ne luy semble vain{e} De mon amour & ferme affection.

Las n'est il pas ia en possession Du corps, du coeur qui ne refuse paine Ny deshonneur, en[77] la vie incertaine, Offense de parentz, ne pire affliction?[78]

Pour luy {tous mes} amis estime moins que rien, Et d{e mes} ennemis ie veux esperer bien.

I'ay hazarde {pour luy} & nom & conscience: Ie veux pour luy au monde renoncer: Ie veux mourir pour le fair'[79] auancer.

Que reste il plus pour prouuer ma constance?

2. Entre ses mains & en son plein pouuoir, Je metz mon filz, mon honneur, & ma vie, Mon pais, mes[80] subjectz, mon ame a.s.subiectie Est tout a luy, & n'ay autre voulloir Pour mon obiect, que sans le deceuoir Suiure ie veux, malgre toute l'enuie Qu'issir en peult, car ie n'ay autre envie Que de ma foy, luy faire apperceuoir Que pour tempeste ou bonnace qui face Iamais ne veux changer demeure ou place.

Brief ie feray de ma foy telle preuue, Qu'il cognoistra sans faulte[81] ma constance, Non par mes pleurs ou fainte obeyssance, Come autres font,[82] mais par diuers espreuue.

3. Elle pour son honneur vous doibt obeyssance Moy vous obeyssant i'en puis receuoir blasme N'estat, a mon regret, comme elle vostre femme.

Et si n'aura pourtant en ce point preeminence Pour son propre profit[83] elle vse de coustance, Car ce n'est peu d'honneur d'estre de voz biens dame Et moy pour vous aymer i'en puis receuoir blasme Et ne luy veux ceder en toute l'obseruance: Elle de vostre mal n'a l'apprehension Moy ie n'ay nul repos tant ie crains l'apparence: Par l'aduis des parentz, elle eut vostre accointance Moy malgre tous les miens vous porte affection {_Et neanmoins, mon c[oe]ur, vous doubtez ma constance_}[84]

Et de sa loyaute prenez ferme a.s.seurance.

4. Par vous mon coeur & par vostre alliance Elle a remis sa maison en honneur Elle a jouy par vous de[85] la grandeur Dont tous les siens n'ayent nul a.s.seurance De vous, mon bien, elle a eu l'ac coinstance,[86]

Et a gaigne pour vn temps vostre coeur, Par vous elle a eu plaisir en bon heur, Et par vous a[87] honneur & reuerence, Et n'a perdu sinon la jouyssance D'vn fascheux sot qu'elle aymoit cherement, Ie ne la playns d'aymer donc ardamment, Celuy qui n'a en sens, ny en vaillance, En beaute, en bonte, ny en constance Point de second. Ie vis en ceste foy.[88]

5. Quant vous l'amiez, elle vsoit de froideur.

Sy vous souffriez pour s'amour pa.s.sion Qui vient d'aymer de trop d'affection, Son doy monstroit, a tristesse de coeur N'ayant plaisir de vostre grand ardeur.

En ses habitz, monstroit sans fiction Qu'elle n'auoit paour qu'imperfection Peust l'effacer hors de ce loyal coeur.

De vostre mort ie ne vis la peaur[89]

Que meritoit tel mary & seigneur.

Somme, de vous elle a eu tout son bien Et na prise ne iamais estime Vn si grand heur sinon puis qu'il n'est sien Et maintenant dit l'auoir tant ayme.

6. Et maintenant elle commence a voir Qu'elle estoit bien de mauuais iugement De n'estimer l'amour d'vn tel amant Et voudrait bien mon amy deceuoir, Par les escriptz tout fardez de scauoir Qui pourtant n'est en son esprit croissant Ains emprunte de quelque autheur luissant A faint tresbien vn ennoy[90] sans l'avoir Et toutesfois ses parolles fardeez, Ses pleurs, ses plaincts remplis de fictions.

Et ses hautz cris & lamentations Ont tant gaigne que par vous sont gardeez Ses lettres {escriptes} ausquellez vous donnez foy Et si l'aymez & croyez plus que moy.

7. Vous la croyez las trop ie l'appercoy Et vous doutez de ma ferme constance, O mon seul bien & mon seul esperance, Et ne vous puis ie a.s.seurer de ma foy Vous m'estimez plus legier que le noy,[91]

Et si n'auez en moy nul' a.s.seurance, Et soupconnez mon coeur sans apparence, Vous deffiant a trop grand tort de moy.

Vous ignorez l'amour que ie vous porte Vous soupconnez qu'autre amour me trasporte, Vous estimez mes parolles du vent, Vous depeignez de cire mon las coeur Vous me pensez femme sans iugement, Et tout sela augmente mon ardeur.

8. Mon amour croist & plus en plus croistra Tant que je viure &[92] tiendray a grandeur, Tant seulement d'auoir part en ce coeur Vers qui en fin mon amour paroistra Sy tres a clair que iamais n'en doutra, {_Pur luy je lutterai contre malheur_}[93]

Pour luy ie veux recercher la grandeur, Et feray tant qu'en vray cognoistera, Que ie n'ay bien, heur, ne contentement, Qu'a l'obeyr & servir loyaument.

Pour luy iattendz toute bonne fortune, Pour luy ie veux garder sainte & vie Pour luy vertu de suyure i'ay enuie[94]

Et sans changer me trouvera tout vne.

9. Pour luy aussi ie jette mainte larme.

Premier quand il se fist de ce corps {posses}seur, Duquel alors il n'auoit pas le coeur.

Puis me donna vn autre dur alarme Quand il versa de son sang mainte dragme Dont de grief il me vint telle[95] doleur, M'en pensay[96] oster la vie en frayeur De perdre la{s} le seul rempar qui m'arme.

Pour luy depuis iay mesprise l'honneur Ce qui nous peult seul pouruoir de bonheur.

Pour luy hazarde grandeur & conscience.

Pour luy {tous mes} i'ay quite parentz, & amis, Et tous autres respectz sont apart mis.

Brief de vous seul ie cherche l'alliance.

10. De vous, ie dis, seul soustein de ma vie Tant seulement ie cerche m'a.s.seurer, Et si ose de moy tant presumer De vous gaigner maugre toute l'enuie.

Car c'est le seul desir de vostre {chere} amie, De vous seruir & loyaument aymer, Et tous malheurs moins que riens estimer, {Et} vostre volonte de mon mie{ux} suivie,[97]

Vous cognoistrez avecque obeyssance De mon {loyal} deuoir n'omettant la sciance A quoy ie estudiray pour {tousiours} vous complaire Sans aymer rien que vous, soubz {la} suiection.

De qui ie veux sans nulle fiction Vivre & mourir & a ce j'obtempere.